En route vers 2021

En route vers 2021

C’est déjà vendredi, et voici un résumé des activités des derniers jours.

Mercredi, nous nous sommes attardés en groupes par région à regarder les priorités des trois prochaines années, c’est-à-dire jusqu’au Chapitre général de 2021. À la RELAN, nous en sommes arrivés à un quasi-consensus pour dire que ce serait les suivantes : assurer la formation et l’accompagnement, rendre nos œuvres accessibles aux pauvres et assurer l’avenir de nos œuvres.

Pour notre district, en précisant un tant soit peu, je crois qu’il faut développer l’association et que c’est là plus particulièrement que l’accompagnement devra se faire. Et même si cela n’est pas apparu comme une priorité régionale, j’estime qu’il nous faut augmenter le nombre de ceux qu’on appelle les Jeunes Lasalliens et, là encore, les former et les accompagner; cela n’ira pas tout seul.

Au plan administratif, il est ressorti aussi qu’il faut penser à ce que seront nos structures de district dans huit ou dix ans; je crois que cela est particulièrement vrai dans notre cas, qui avons une moyenne d’âge très élevée, probablement la plus élevée de tout l’Institut. Je terminerai sur ce sujet en disant que, juste avant, nous avions discuté en groupes linguistiques sur un projet de Guide de formation (ou Guide pour la formation), qui a été trouvé assez bien fait et qui vise la formation de tous, Frères comme laïcs, et à tous les âges, de façon adaptée. Même si notre groupe, comme les autres, était constitué de Frères venant d’horizons assez différents (trois venant d’Italie, deux de la Pologne, un de Belgique-Sud, un du Proche-Orient et moi), on a aimé l’idée, entre autres, que la formation y soit présentée comme un itinéraire (« pilgrimage » ou pèlerinage, dans la version anglaise, qui est une très belle image aussi).

Jeudi, ce fut une discussion un peu plus laborieuse, en bonne partie en assemblée plénière, portant d’abord sur un projet intitulé « Critères d’identité et de fidélité lasalliennes » (qui n’a pas vraiment fait problème), puis sur un projet de nouvelle Déclaration, avec l’intention, sûrement, de capter l’intuition qui avait permis de rédiger ce texte remarquable dans la foulée du Chapitre de 1966; ce thème fut un peu moins facile, car la situation a tellement changé, à tous égards, depuis la première Déclaration; plusieurs commentaires ont été faits et notés, et nous ne pouvons plus guère que faire confiance aux rédacteurs.

Je signale que, au moment de reprendre les activités après la pause du matin, on nous a présenté une vingtaine d’étudiants d’universités lasalliennes américaines, à peu près autant de garçons que de filles, qui participent à un stage d’immersion culturelle de presque un semestre ici à Rome et qui logent dans le Bloc C de la Maison Générale (l’ancien édifice du C.I.L.), devenu, comme le B, un hôtel (Casa per Ferie La Salle; je vous invite à aller voir sur leur site web de quoi ça a l’air…). La plupart viennent de Manhattan College, New York, NY, et de Saint Mary’s University of Minnesota, Minneapolis, MN; en passant, Frère Bill Mann, ancien Vicaire général, en est le Président. Cinq ou six, donc, de ces étudiants, qui avaient été choisis à l’avance, sont intervenus pour se présenter très brièvement et dire un mot sur leur expérience; il y en a même un qui a présenté tout son témoignage en italien; c’est qu’il est d’une famille italienne de New York et que l’italien est la langue parlée à la maison… Ils sont retournés sans tarder à leurs activités, devant notamment se préparer à quitter pour Assise dans l’après-midi. C’est un professeur, M. Dominic Colonna, de Lewis University, l’université lasallienne près de Chicago, dans le district de Midwest, qui est leur professeur et aussi leur accompagnateur.

À 12 h 30, avant le repas, servi comme d’habitude à 13 h, ce fut la prise de photo officielle, dans les marches extérieures comme à peu près toujours; ce fut tout de même un bon moment de détente; les tenues vestimentaires, comme vous aurez sûrement l’occasion de le voir, étaient très variées! On a remarqué la mienne, mais je ne croyais pas causer un tel émoi… Donc, on s’est amusé un peu!

Dans l’après-midi, ce fut une bien longue discussion en rapport avec les projets Au-delà des frontières. Le responsable de l’activité était le F. Jorge Gallardo de Alba, le Vicaire général. À la demande du Chapitre de 2014, chaque Région devait préparer au moins un projet impliquant plusieurs districts, au service des plus pauvres ou des marginalisés; la RELAN a choisi deux projets qui existaient déjà, mais qui seront revitalisés par la venue de nouveaux participants et participantes (car des Volontaires lasalliens y œuvreront aussi) et par les développements rendus possibles par l’arrivée de forces nouvelles. Les voici!

Il s’agit, tout d’abord, de De La Salle Blackfeet School, située sur une réserve indienne à Browning, dans le Montana, dans un lieu magnifique, mais pauvre, au pied des Rocheuses américaines, à quelques kilomètres de la frontière canadienne;  le second, c’est Otro Lado (en espagnol, bien sûr, qui veut dire, « de l’autre côté »), qui consiste à faire vivre des stages de conscientisation à des jeunes sur le problème de la traversée illégale des frontières, avec toute la misère et tous les dangers que cela entraîne, et ce qui amène les gens à faire cela. Cette expérience est vécue en Arizona, à la frontière avec le Mexique, en lien avec trois écoles lasaliennes, soit San Miguel High School, à Tucson, AZ, Cathedral H.S. à El Paso, TX et le Centre de formation intégrale La Salle (traduit de l’espagnol), à Tijuana, MX. On a parlé aussi des deux projets qui ont été pris en charge par l’Institut pour répondre à des besoins éducatifs criants dans des pays aux prises avec des arrivées migratoires massives. Il s’agit du projet Fratelli, à Beyrouth, pris en charge conjointement avec les Frères Maristes, et d’un projet au Sud-Soudan, dans une zone extrêmement dangereuse.

Aujourd’hui, vendredi, c’est Market Place (Place du marché). On invite les districts à écrire sur les vitres du couloir menant de la maquette de l’entrée à la chapelle des « offres de travail », comme sur une place publique. On voit que les besoins sont grands, très grands même, et qu’il s’agit d’œuvres admirables, partout dans le monde (Bolivie, Myanmar, Madagascar, Guyanes, Haïti, Philippines, etc.).  Le F. Visiteur de France, en regardant cela, me disait : « Mon pauvre vieux, on n’a plus personne à envoyer, personne. » Et il sait très bien que c’est pareil pour nous. Nous espérons quand même que quelques œuvres trouveront des volontaires, le seul salaire, comme l’écrivait un des « annonceurs », étant « the glory of God »…

Que dire encore, pour terminer? Car j’ai été un peu long déjà… Eh bien que tout a une fin, que c’est la cérémonie de clôture demain à 12 h (il ne sera que 7 h au Québec), que certains (rares) partent même déjà aujourd’hui et que beaucoup partiront déjà demain dans l’après-midi. Pour ma part, je quitterai la Maison générale à 6 h 15 dimanche en même temps que les trois Frères du district de Midwest, en utilisant le transport public qui passe devant la maison et qui nous conduit directement, pour 6 euros, à l’aéroport de Fiumicino. Je rentrerai à Montréal dimanche à 18 h sur un vol KLM après avoir transité par Amsterdam.

Rendons grâce à Dieu pour ces jours bien réussis d’évaluation, de planification, de réflexion et de prière. On ne connaît pas l’avenir, mais on le voit tout de même un peu venir, et ce que j’ai vu et entendu me convainc que cet Institut, qu’il semble ou qu’il soit en décroissance ici, ou qu’il aille bien là-bas, est encore « d’une très grande nécessité ».

 

Florent

Rome, le 16 mars 2018