2e semaine de l’Avent

2e semaine de l’Avent

7 décembre 2024 Non Par Frères des Écoles chrétiennes

Et si on s’habillait le cœur pour Noël?

Bienvenue à la deuxième semaine de notre retraite de l’Avent. Cette retraite en ligne est offerte dans l’espoir qu’elle vous donne l’occasion d’entrer dans un temps de prière, de réflexion et d’action pendant ce temps de l’Avent. La retraite comporte trois parties:

Présence: Vous êtes invités à entrer dans ce moment de retraite par le silence ou simplement accompagné d’une musique douce ou d’un chant choisi. Il s’agit d’un temps de préparation pour bien accueillir la parole de Dieu dans votre cœur.

Prière: Suivant la méthode d’oraison de saint Jean-Baptiste de La Salle, réfléchissez à l’Évangile du dimanche de cette semaine.

Participation: Vous êtes invités à réfléchir comment l’Esprit Saint vous appelle à rendre vivant le règne de Dieu dans votre vie, votre famille, votre communauté et le monde ? Le règne de Dieu— un règne qui reflète l’amour, la miséricorde, le pardon et la justice de Dieu.


ALLEZ, ON DÉBUTE. BON PARCOURS!


Présence

Souvenons-nous que nous sommes en la sainte présence de Dieu.  — Et adorons-le

Chant suggéré : Taizé – adoramus te domine


Prière

Saint Jean-Baptiste de La Salle a expliqué la méthode d’oraison à ses Frères. C’est l’évangile du Dimanche qui alimentera votre prière intérieure dans les trois mouvements qui suivent:


Premier mouvement de prière intérieure

La pleine conscience de la présence de Dieu

Arrêtez-vous quelques minutes pour vous déposer calmement et vous rappeler que Dieu est présent en ce moment même, avec vous…

  1. Dans toute la création, dans tout ce qui vous entoure;
  2. Dans vous-même, vous gardant en vie;
  3. Au milieu de ceux avec qui vous priez;
  4. Dans l’Eucharistie et dans la Parole de Dieu;
  5. En vous, par la grâce de Dieu à l’œuvre dans votre vie;
  6. Dans les jeunes et les pauvres.

Deuxième mouvement de prière intérieure

Contemplez le mystère de l’amour de Dieu à l’œuvre dans le monde.

Lisez l’Évangile d’aujourd’hui (le texte suit ci-dessous) à quelques reprises lentement. Quels mots attirent particulièrement votre attention? Quels mots touchent votre cœur? Écoutez ce qui est dit; regardez ce qui se passe; essayez de prendre part au mystère; contemplez Jésus avec amour.

Réfléchissez au mystère de l’amour de Dieu à l’œuvre dans votre propre vie.

  1. Est-ce que l’Évangile d’aujourd’hui a-t-il un rapport avec votre propre vie ?
  2. Comment essayez-vous de partager le message de cet Évangile avec ceux avec qui vous vivez et travaillez ? Avec ceux qui ont été confiés à vos soins?
  3. Si vous choisissez de permettre à ce passage de l’Écriture de s’animer en vous maintenant, que devriez-vous changer dans votre vie ? Quels sont les obstacles à ce changement?

La voix de saint De La Salle

Dieu d’amour, enflamme-moi d’amour pout toi et mon prochain.(Explication de la méthode d’oraison)


Lecture de l’Évangile de Luc 3:1-6

La quinzième année du règne de Tibère César, -lorsque Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène,

et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe, -la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie, dans le désert.

Et il alla dans tout le pays des environs de Jourdain, prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés,

selon ce qui est écrit dans le livre des paroles d’Ésaïe, le prophète: C’est la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, Aplanissez ses sentiers.

Toute vallée sera comblée, Toute montagne et toute colline seront abaissées; Ce qui est tortueux sera redressé, Et les chemins raboteux seront aplanis.

Et toute chair verra le salut de Dieu.


Troisième mouvement de prière intérieure

Prenez la résolution de laisser l’Esprit travailler en vous et à travers vous.

  • Où l’Esprit vous envoie-t-il pour vous sacrifier aujourd’hui afin que les autres puissent avoir une vie plus heureuse, plus pleine, plus sainte et plus remplie d’amour ?
  • Prenez quelques minutes maintenant pour remercier Dieu pour ce temps que vous avez passé dans la prière et pour vous offrir de nouveau, autant que vous le pouvez, à l’accomplissement de la volonté de Dieu, le plan de Dieu.

Nourrir notre réflexion

Préparons !

Nul doute que nous sommes occupés à préparer Noël de différentes manières : réunions de famille, crèche et sapin… Moments sympathiques pour beaucoup, mais pas non plus pour tous. En fait, dans la vie, nous allons de promesse en promesse et de fête en fête. Et les fêtes religieuses sont pour tous ! Voilà que nous sommes invités à quitter nos « robes de tristesse » et à nous parer pour la gloire de Dieu, ni plus ni moins. Dieu va se révéler. Il tient sa promesse. Nous serons conduits dans la joie, avec sa miséricorde et sa justice. Nous nous préparons dans la joie si nous le faisons en communion les uns avec les autres, en solidarité avec les petits et les humbles. En priant aussi les uns pour les autres. Ce temps peut être une croissance dans l’amour profond que nous avons les uns pour les autres, en discernant ce qui est le plus important pour nous, et le plus important pour Dieu. Oui, « tout être vivant verra le salut de Dieu » ! Entendons bien la parole d’Isaïe rapportée dans l’évangile de saint Luc aujourd’hui. « Préparez le chemin du Seigneur »… par notre vie, par nos actes. C’est un travail à mener. Contribuons à rendre droits les sentiers du Seigneur. Tout obstacle qui empêche le Seigneur de se révéler, de le connaître, tous ces obstacles sont aujourd’hui levés. Parce qu’il est venu. Il a tenu sa promesse. Tout être vivant est invité aujourd’hui à voir le salut de Dieu. Nous le découvrirons dans une étable, « Roi d’humilité ».

Quels sont les obstacles que je découvre en moi, autour de moi, que je pourrais relever pour voir le Seigneur ?
Comment puis-je revenir à la source de ma vocation chrétienne, l’Évangile, qui me donne de vivre de Jésus plus intensément ?

Tommy Scholtes, prêtre jésuite, Prions en Église Belgiqueut
C’est le plus grand des commencements.

Dans la semaine qui vient, vous êtes donc invités à:

  1. Prier: C’est-à-dire de vous engager dans une conversation avec Dieu. Jésus était en communication constante avec le Père, à un point où il pouvait dire « le Père et moi sommes un »; Et « Je suis ici pour faire la volonté de mon Père. » Et a un point tel qu’il a compris la volonté de son père par la prière. Le don de son exemple puissant nous invite dans une relation similaire et intime avec notre Père.
  2. Écouter: C’est-à-dire d’écouter dans la prière, écouter en voyant la beauté de la nature, écouter dans les paroles d’amour, de conseil, de correction et de sagesse des autres, écouter l’Écriture et écouter les expressions du rituel et de la Dernière Cène.
  3. Agir: C’est-à-dire de vivre une vie authentique- où les paroles correspondent à des actions basées sur des expressions bibliques de miséricorde et d’amour.
  4. Avoir confiance: C’est-à-dire d’agir avec foi. Croyez en votre discernement. Dans votre prière, demandez à Jésus de vous guider dans la façon dont vous percevez les appels du Créateur dans votre vie, puis prenez le risque de suivre ce chemin !

Réflexion pour s’habiller le coeur:

  1. Dieu Père, à l’approche de cette période de festivités, dans le souvenir de la présence parmi nous, de Jésus pauvre et exclu, nous sommes Sa tendresse pour les plus démunis.
  2. À l’approche de cette période de réjouissances, dans le souvenir de la présence fraternelle de Jésus parmi nous, nous sommes Son coeur pour nos proches et nos voisins les plus seuls.
  3. Dieu Père, alors que nous marchons vers la lumière de Noël, dans le souvenir de la présence de Jésus qui ne s’est pas abandonné à l’obscurité, nous sommes Son regard pour nos proches malades ou angoissés.
  4. Sur le point de célébrer la venue de ton amour parmi nous, Jésus, et dans le souvenir de sa présence inoubliable aux personnes, nous sommes Sa confiance envers celles et ceux qui cherchent de raisons de vivre.

À propos des bougies de l’Avent:

La 2e bougie de la couronne de l’Avent qui représente la Paix, est violette. Souvent appelée « la bougie de Bethléem », elle nous rappelle le trajet de Nazareth à Bethléem que Joseph et Marie ont dû faire avant la naissance de Jésus. Cette bougie évoque aussi la division, la destruction et la dispersion du royaume de Juda dans l’Ancien Testament qui ouvre une possibilité de paix sur terre.

Ressources supplémentaires

2e  Dimanche de l’Avent: 8 décembre 2024

Première lecture

« Dieu va déployer ta splendeur » (Ba 5, 1-9)

Lecture du livre du prophète Baruc

Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
    Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel, car Dieu, pour toujours, te donnera ces noms :
« Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».
    Debout, Jérusalem ! tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l’orient :
vois tes enfants rassemblés du couchant au levant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.
    Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe,
comme sur un trône royal.
    Car Dieu a décidé que les hautes montagnes et les collines éternelles seraient abaissées, et que les vallées seraient comblées : ainsi la terre sera aplanie, afin qu’Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu.
    Sur l’ordre de Dieu, les forêts et les arbres odoriférants donneront à Israël leur ombrage ; car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, avec sa miséricorde et sa justice.

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 125 (126), 1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)

R/ Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
 (Ps 125, 3)

Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !

Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.

Il s’en va, il s’en va en pleurant,
il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie,
il rapporte les gerbes.

Deuxième lecture

« Dans la droiture, marchez sans trébucher vers le jour du Christ » (Ph 1, 4-6.8-11)

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Frères,
à tout moment, chaque fois que je prie pour vous tous, c’est avec joie que je le fais, à cause de votre communion avec moi, dès le premier jour jusqu’à maintenant, pour l’annonce de l’Évangile.
J’en suis persuadé, celui qui a commencé en vous un si beau travail le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus.
Dieu est témoin de ma vive affection pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus.
Et, dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important.
Ainsi, serez-vous purs et irréprochables pour le jour du Christ, comblés du fruit de la justice qui s’obtient par Jésus Christ, pour la gloire et la louange de Dieu.

    – Parole du Seigneur.

Évangile

« Tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 1-6)

Alléluia. Alléluia.
Préparez le chemin du Seigneur,
rendez droits ses sentiers :
tout être vivant verra le salut de Dieu.
Alléluia. (cf. Lc 3, 4.6)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.

Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète :
Voix de celui qui crie dans le désert :
Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

Êtes-vous avancés dans vos préparatifs de Noël? Avez-vous déjà acheté quelques cadeaux? Avez-vous déjà commencé à cuisiner? Des gens prévenants comme vous, vous avez sans doute quelques boîtes bien enveloppées dans une garde-robe!
Et le dimanche, ici, au cours de notre célébration, nous nous préparons l’esprit et le cœur : « Préparez le chemin du Seigneur. Aplanissez sa route! »
Mettons-nous à la tâche pour être plus accueillants lorsque les Fêtes arriveront!
Eh bien, la Parole de Dieu nous invite aujourd’hui à attendre un peu avant de nous mettre en chemin et à nous demander : Qu’est-ce que nous attendons vraiment à Noël? Attendons-nous quelque chose à Noël?

Bruno Demers

Dans notre perception spontanée, Avent veut dire l’attente de la naissance de Jésus Christ à Noël, l’attente de sa venue dans notre vie de tous les jours. Or, en réalité, le mot Avent veut d’abord dire l’Avent de Dieu, c’est-à-dire son avènement dans notre histoire. C’est parce qu’il y a d’abord l’Avènement de Dieu qu’il y a ensuite l’attente de l’être humain.

C’est la différence entre les espoirs humains et l’espérance chrétienne. L’espoir, lui, part de l’être humain pour aller vers le futur. On part de ce qu’on connaît dans le présent pour projeter dans l’avenir ce qu’on veut. C’est pourquoi on projette si facilement dans le futur un au-delà imaginaire, un Dieu illusoire.

Or, en régime chrétien, on est invité à emprunter le chemin inverse. C’est-à-dire partir de l’Avenir de Dieu pour arriver au présent. Dieu nous précède toujours!
« Aujourd’hui » dans nos vies, n’est pas la répétition décourageante d’hier. C’est plutôt le commencement, le germe, le gage d’un avenir toujours neuf.

Le temps de l’Avent nous est donné comme un grand moment pour creuser nos attentes et pour raviver notre espérance. Si nous vivons l’Avent comme l’avènement de Dieu, alors Dieu se présente à nous comme Celui qui vient briser la fatalité, le destin.

C’est une des grandes raisons pour lesquelles, dans les premiers siècles, on se convertissait au christianisme. Dans cette nouvelle religion, on n’était plus soumis aux lois arbitraires des dieux. L’avenir était ouvert. Dieu était avec les humains pour faire advenir le Royaume.

Le temps de l’Avent, ce n’est pas un temps de pénitence ou de mortification. C’est un temps de joie, le temps de s’émerveiller à nouveau devant la Bonne Nouvelle de Noël : la venue de l’Emmanuel : Dieu avec nous. Notre histoire et notre monde sont habités par un projet de bienveillance. La nouveauté de Jésus ce n’est pas d’avoir annoncé la résurrection des morts. Une bonne partie des juifs y croyaient déjà. Ce n’est pas d’avoir promis l’avènement du Fils de l’Homme au dernier jour. Les juifs l’attendaient déjà.
C’est d’avoir manifesté dans sa vie, dans ses paroles, dans son humanité même, que Dieu est avec nous. Déjà c’était le nom que Dieu avait révélé à Moïse dans le Buisson Ardent :
Je suis qui je serai. C’est-à-dire qui marchera avec vous, qui vous fera monter de la misère d’Égypte vers le pays ruisselant de lait et de miel. À la fête de Noël, cette révélation trouve son achèvement. La naissance de Jésus à Bethléem, c’est la naissance de Dieu avec l’humain.

L’attente d’Israël s’est développée à la mesure de l’avènement de Dieu dans l’histoire. L’attente chrétienne se laisse modeler par la venue même de Dieu dans notre chair. C’est pourquoi nous sommes invités à creuser nos attentes, à renouveler notre espérance. La fatalité a été brisée. Tout est possible. Dieu habite notre monde et notre histoire. L’avènement de Dieu nous convie à dépasser les espoirs simplement humains pour nous ouvrir à de grandes espérances.
Un peu comme ce qui s’est passé au début de la rencontre de Paris pour contrer le réchauffement climatique. Vous vous souvenez sans doute. Il y a eu un vent d’enthousiasme et d’optimisme comme on n’avait pas vu depuis longtemps. On a eu l’impression, pour la première fois dans ce domaine, qu’on pouvait enfin trouver un terrain d’entente. Espérons que cette rencontre tiendra ses promesses!
C’est ça relancer une espérance! C’est ce à quoi nous sommes invités durant l’Avent.

Quand Jean-Baptiste nous invite à préparer le chemin du Seigneur, il nous convie à nous laisser entraîner sur des routes larges, celles-là même par lesquelles Dieu vient à notre rencontre. Car le Royaume de Dieu advient chaque fois que l’amour l’emporte sur la haine chaque fois que la réconciliation met un terme à l’engrenage de la violence chaque fois que le désir de la paix est plus fort que la fatalité de la guerre.

Jean-Baptiste reprend le même message en annonçant la venue prochaine du Messie. Il n’est pas un prophète comme ceux qui l’ont précédé. Il est le PRÉCURSEUR, celui qui vient tout juste avant Jésus.
Jean-Baptiste appartient déjà à la Nouvelle Alliance. Il annonce que la conversion, la reconnaissance de ses fautes en se faisant baptiser, assure le salut, la rémission des péchés. Le salut ne dépend plus de l’observance rigoureuse des nombreuses prescriptions de la Loi ni des rituels de purification. Ces rituels dont sont exclus nombre de personnes jugées irrémédiablement impures, en raison, par exemple, de leur métier comme les publicains, ou de leur état de santé : lépreux, aveugles, paralytiques.
Tous peuvent être sauvés!

Mais Jean-Baptiste, ce prophète libérateur, qui exhorte et menace, s’efface humblement devant Celui qui vient après lui, Celui qui baptisera dans l’Esprit. Il dit : « Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. »
C’est Dieu qui vient, avec toute la puissance de son amour.

Par ailleurs, quand Pierre s’adresse à ses disciples, dans la lettre que nous avons lue plus tôt, Christ est déjà venu! C’est dans le temps de l’Esprit qu’il s’adresse à nous, ses « frères bien-aimés »
Il nous rappelle que le temps nous est donné à tous, tout le temps dont nous avons besoin pour préparer le chemin, aplanir la route pour que vienne le Seigneur Dieu.
Qu’il vienne, qu’il advienne, ce Sauveur que nous attendons et qui est déjà là.

C’est la Parole de ce dimanche qui, à travers ses accents poétiques, nous invite instamment à nous mettre au travail; travailler à l’amour, la justice, et la paix dans notre monde, en nous, autour de nous, dans ce temps qui est le nôtre, et qui est présentement un temps de bouleversements, de crise financière, économique et même politique.

Mais en quoi ce qui arrive maintenant est-il si différent? Ne sommes-nous pas déjà conscients et concernés par toutes ces guerres, ces catastrophes naturelles, ces inégalités sociales, cette pauvreté, ces crises qui perdurent et se reproduisent à l’infini?

Nous savons que la crise économique actuelle risque de toucher encore plus durement les plus vulnérables, d’accentuer les problèmes sociaux et personnels, d’augmenter la précarité, l’insécurité, la détresse.
Mais cette fois, et c’est peut-être ce qui est différent, elle touche également ceux et celles d’entre nous qui ont l’habitude d’être à l’abri, en sécurité et de ne pas se sentir menacés, déstabilisés.
En ce sens, elle peut être un révélateur de notre condition humaine à tous, de notre fragilité et de l’illusion de sécurité que procurent les possessions matérielles.

Notre réaction en sera-t-elle une de peur, de repli sur soi, de calcul? Allons-nous arrêter de donner aux plus démunis, aux organismes qui leur viennent en aide alors que leurs besoins sont plus criants que jamais, pour ne pas se priver de ces petits luxes auxquels nous sommes habitués?
N’est-ce pas au contraire une occasion unique de vivre en solidarité avec les autres, ceux et celles qui autour de nous, proches ou lointains ont besoin de nous?
Ce temps difficile peut-il être l’occasion d’un changement de perspective? Ne faut-il pas qu’un certain monde s’écroule pour que les valeurs de solidarité, de partage et de justice renaissent, comme de petites pousses tendres sortent du sol après un feu de forêt?
N’est-ce pas dans nos fragilités, nos vulnérabilités, que se révèlent souvent nos forces les plus profondes, celles qui nous permettent de transformer les catastrophes en occasions de dépassement pour que se manifeste le meilleur de nous-mêmes?
« Tracez dans les terres arides une route aplanie pour notre Dieu » nous dit Isaïe. Cet appel à travailler à l’avènement d’un monde meilleur, nous savons bien qu’il s’adresse encore à chacun et chacune de nous, personnellement, mais aussi collectivement, en communauté.
Ouvrir des chemins, inventer de nouveaux moyens, à la mesure de nos possibilités; participer à ce qui existe déjà : soutenir ces personnes et ces groupes engagés dans des actions non seulement humanitaires mais humanisantes…nous joindre à eux pour démultiplier nos actions…

Bruno Demers, Communauté St-Albert-le-Grand, Montréal

https://www.st-albert.org/Celebrations/Homelies/H2015/Hom151206.php

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Bonne semaine! Denis de Villers