Adolphe Chatillon a vécu dans une ambiance musicale et donc de joie dans une famille d’artistes.
Le chant
«Je suis encore, et toujours je serai le petit six-pence bien naïf qu’on envoyait chanter « roule ta bosse… » à la porte du couvent ou au presbytère.» (Lettre à son frère Robert, o.m.i.- 27-12-1920, pièce 60)
«Mais je m’ennuie de ne plus tant chanter. Il me semble que pour nous les Chatillon, il y aura toujours des fibres qui vibrent : Édouard chantera tant, qu’il en mourra, Edmond toujours un air à fredonner et, comme toi, il a le sublime honneur de chanter au saint autel, et toi, mon cher Robert, ton piano ni ton violon n’ont eu autant de résonance que ton âme toujours chantante.
[…] et notre chère Octavie! elle a dû mettre une sourdine à ses goûts; les soucis d’une famille, le train du ménage ont un peu éteint le feu sacré, mais elle s’est mise à roucouler. Pour moi, j’ai toujours chanté et quand j’ai senti parfois un nuage épais s’appesantir sur moi, c’est que j’avais oublié ma chanson. Je n’ai pas chanté à mon aise, il me semble que quelque chose manque à ma voix, à mes poumons; j’ai hâte au ciel pour pousser quelques gammes sonores pour chanter Marie, pour chanter Jésus, pour chanter le Dieu trois fois saint ! Oh, qu’il fera bon s’y retrouver, toute cette famille de Chatillon et d’Alexandre.» (Lettre au même, 25-12-1923 p. 79)
L’enthousiasme
«Avec toi j’ai fredonné : Ave Maria, car voici « la ré-sainte »[1]. J’aurais voulu crier à tue-tête, comme dans la petite cour de la grande maison blanche ! [au temps de notre enfance heureuse ]
(Lettre au même 30-04-1926 p. 99)
L’accueil et le sourire tout au long de sa vie
Dès 1902, au stage du second-noviciat il exprime son désir: «Demander la joie.» «Être bon avec les novices. Être joyeux. La joie! la joie! (1919) — Excuser – être affable- Joie. (1920) – Rien ne dure de ce qui se fait sans la joie. (1922)
[1] Déformation de « l’heure sainte », comme chantaient les enfants « dans la petite cour ».